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La dissolution a eu un coût politique, mais aussi un coût pour les finances publiques

Quel est le prix de la démocratie ? Pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, la facture est désormais à peu près connue. Entre les frais à rembourser aux candidats, le plan social à l’Assemblée nationale et quelques autres postes, la dissolution décidée par Emmanuel Macron en juin coûtera au moins 195 millions d’euros à l’Etat. Soit à peu près quatre euros par personne inscrite sur les listes électorales. C’est ce qu’indiquent les premiers éléments disponibles dans le cadre des discussions budgétaires actuelles. Une somme à laquelle s’ajoutent les montants, plus flous, à la charge des communes – des dizaines de millions d’euros en tout état de cause.
« Deux cents millions, c’est l’ordre de grandeur du coût d’une dissolution en règle générale, analyse le député centriste Charles de Courson, rapporteur du budget à l’Assemblée nationale. Dès lors que le président de la République a pris sa décision, le coût importe peu. Cela reste une prérogative de la Constitution. Ce n’est pas à cause de la dissolution que la France aura un déficit de 170 milliards d’euros cette année. »
Pour le budget de l’Etat proprement dit, le coût des législatives est estimé à 166 millions d’euros, indique au Monde le ministère de l’intérieur. Une enveloppe équivalente à celle de 164 millions d’euros constatée pour les législatives précédentes, en 2022, même si la campagne a été cette fois-ci bien plus courte et si le nombre de candidats a diminué de 36 % en deux ans.
Une partie sera financée sur le budget 2024, qui va être remanié en ce sens. Dans le cadre du projet de loi de fin de gestion qui vient d’être transmis au Parlement, il est prévu d’ouvrir des autorisations d’engagement de 124,5 millions d’euros « au titre des dépenses liées aux élections législatives anticipées ». Le reste (41,5 millions) sera imputé sur le budget 2025, « car certaines dépenses interviendront » après le 31 décembre, précise le ministère de l’intérieur : « Certains remboursements de campagne peuvent par exemple être décalés ».
De fait, ces 166 millions d’euros concernent en premier lieu le remboursement d’une partie des frais engagés par les candidats aux législatives. Ceux ayant recueilli au moins 5 % des suffrages exprimés peuvent prétendre à une aide publique. Lors des précédentes législatives, les candidats se sont ainsi fait rembourser en moyenne 70 % à 75 % de leurs dépenses.
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